La pratique de l'art céramique se fait en 3 étapes
- Le savoir-faire, issu d'une tradition millénaire, c'est de la main de l'artisan que naîtra l'objet fait de la terre.
- La décoration, une expression artistique.
- La cuisson qui transformera la matière en une autre, aux qualités toutes différentes.
Comme il y a 8000 ans en Provence la tradition se perpétue et certains potiers choisissent de préparer eux même les matières premières nécessaire à leur art.
Daniel de Montmollin témoigne de ce savoir- faire dans ses nombreux livres.
Nous achetons notre terre déjà prête pour le façonnage, mais respectueux de cette belle matière et afin de ne rien gaspiller nous récupérons tout ce qui n'est pas transformé par la cuisson et nous la préparons pour la réutiliser.
Réduite en poudre, puis mélangée à l'eau , la terre est filtrée, pétrie pour enfin passer dans la boudineuse d'où sortiront des pains de terre qui seront stockés.
L'argile est une matière issue de la décomposition de roches primitives (feldspath).
Broyée et combinée à l'eau, elle devient plastique et façonnable.
Pendant 20 ans nous utilisions une terre à faïence qui venait de Vallauris.
Et depuis les années 2010, nous avons choisi de laisser de coté la tradition provençale et utiliser la porcelaine.
Nous voulions renouveler notre expression artistique avec la technique des émaux cristallisés.
La porcelaine est une argile composée essentiellement de kaolin. Ce dernier lui donne sa blancheur.
Difficile à tourner, elle garde la "mémoire" des déformations subies et aura perdue 17% de sa taille
en se vitrifiant. Mais nous l'aimons pour ses qualités de finesse et d'inaltérabilité.
"J'ai cherché des poètes j'ai trouvé des potiers... Le potier saisit la motte d'argile comme on ferait d'un visage pour le baiser. Une fleur de terre monte, monte et s'épanouit." G. Duhamel
Le tournage est fait principalement par Pierre-Henri où il excelle .
D'autres pièces sont estampées, parfois coulées, ou modelées par Brigitte .
Les pièces en terre sont cuites une première fois à 1000°C. La cuisson doit se faire lentement jusqu'à 600°C environ, pour que la terre se transforme en biscuit dur sans casser.
On revêt ensuite un décors sur tout ou partie de la céramique et on fait une 2ème cuisson à 1000° C plus ou moins suivant le choix du décors traditionnel choisi.
- Une première cuisson que l'on appelle le "dégourdi" à 1000°C pour durcir les pièces,
et que l'on nomme alors "le biscuit".
Elle se fait dans notre ancien four à gaz .
Cela nous permet de poser notre émail sans risque de casse ou de déformations.
- Une deuxième cuisson à 1280°C .
Elle se fait dans un four électrique construit par Pierre-Henri qu'il a conçu lui même pour qu'il soit performant,
et parfaitement isolé, dans un soucis d'économie d'énergie.
- La traditionnelle "terre vernissée" qui est un décors fait au pinceau sur une engobe puis recouvert par un émail transparent.
- La faïence blanche décorée, comme par exemple à Moustiers.
Le décors se fait sur un émail blanc avec des pinceaux qui peuvent être très fins pour un décors très précis.
- Les faïences colorées revêtues d'émaux aux couleurs vives et chatoyantes, que nous faisions auparavant.
Nous faisons notre émail nous même à partir de minéraux cristallins et d'oxydes métalliques. Ils sont en poudre très fine pesés au mg près suivant des formules plusieurs fois testées et mélangés à l'eau. Nous pulvérisons ce mélange avec un pistolet sur le biscuit.
Certaines pièces sont revêtues entièrement d'émail cristallisé, d'autres, à l'extérieur, seront juste décorées par des gravures ou impressions.